Cathédrale Saint-Sauveur à Aix-en-Provence (13)

Consolidation et restauration des charpentes et couvertures de la nef gothique

Au cœur de la vieille ville d’Aix, la Cathédrale Saint-Sauveur s’est agrandie et transformée avec elle. Elle est en fait constituée de trois églises construites côte à côte – l’une au 12e siècle roman, la deuxième à la fin du Moyen-âge gothique, la troisième à l’âge baroque. Chacune de ces églises a complété, remodelé, ou développé des édifices plus anciens ; leurs structures sont donc imbriquées et composites.

Façade de la nef gothique.
Cathédrale vue du cloître.

La recomposition des couvertures de la Cathédrale au XIXe siècle

La configuration actuelle des toitures de la Cathédrale Saint-Sauveur résulte essentiellement des travaux de restauration opérés par H. Revoil, Architecte diocésain, dans les années 1854-58. De couvertures en tuiles disposées sur les 3 nefs, on passe à une nouvelle couverture en tuiles sur la nef gothique et, à des couvertures en pierre sur les nefs romane et baroque.

Les couvertures remplacées à cette époque surplombaient des couvertures plus anciennes qui étaient en pierre, par l’intermédiaire d’un système de piles et piliers qui chargeaient considérablement les voûtes. Les travaux menés par H. Revoil ont cherché à mettre en place une charpente plus régulière. Ils établissent les fermes sur un mur de ceinture qui surplombent les murs gouttereaux du chevet, du transept et de la nef gothique. Parallèlement, ces travaux rétablissent les couvertures en pierre des nefs romane et baroque. Afin de préserver l’aspect de la façade principale, il en a été de même pour la couverture en pierre de la première travée de nef gothique.

La charpente de la nef et du transept gothique se compose de fermes latines en bois résineux : 11 fermes transversales, 1 ferme et deux demi-fermes de noue, 3 fermes et 2 demi-fermes de croupe et 8 demi-fermes d’arêtier. La couverture adapte à de grandes portées la technique traditionnelle des couvertures en tuiles « canal », bâties sur malons de terre cuite et chape de plâtre.

Mesures conservatoires d’urgence sur la couverture du transept et du chevet.
Mise sous parapluie, dépose de la couverture, restauration et consolidation de la charpente.

Une charpente affaissée en raison des infiltrations et du poids de la couverture

Cette charpente, avec la couverture qu’elle supportait, s’était affaissée en raison de l’altération des pieds de fermes et extrémité des arbalétriers. Le vieillissement de la couverture avait amené des infiltrations. Ces dernières avaient atteint les pieds de charpente provoquant la pourriture du bois au niveau des pieds de fermes. Ces dégâts avaient altéré la connexion entre arbalétriers et entraits. La triangulation de ces fermes ne fonctionnait plus correctement ; l’arbalétrier n’étant plus autant comprimé, le poinçon était en appui sur les entraits et l’entrait travaillait énormément en flexion.

Les dégâts en pied de ferme avaient également provoqué des écrasements aux appuis. La composition de la couverture en tuiles et à malons, particulièrement lourde, constituait un facteur défavorable. Ces désordres avaient amené à la mise en place de renforts : étriers au niveau de la connexion entre arbalétriers et entraits, fers de liaison avec le mur d’assise et socle en maçonnerie.

Greffes de bois en pied de ferme.

Consolidation de la charpente et restauration de la couverture

L’opération a eu pour objet, dans un premier temps, de consolider provisoirement les parties les plus fragiles, d’arrêter les infiltrations. Elle visait également à alléger la couverture au niveau du transept et du chevet où les déformations étaient les plus importantes. Dans cette zone, l’opération a mené à l’installation d’une couverture provisoire en tôle.

Dans un second temps, après avoir installé un parapluie, les couvertures ont été entièrement déposées, les charpentes ont été assainies et consolidées puis la couverture en tuiles a été remise en place. Pour des raisons opérationnelles, il a été adjoint à cette opération, les façades du chevet et du transept Sud. Ces travaux se sont déroulés en deux phases entre 2018 et 2020.

Les pieds de fermes, extrémité des arbalétriers et sommiers altérés ont été essentiellement reconstitués par des greffes de bois. La couverture en tuiles a été remise en place sur la nef avec système préexistant de support à malons, tandis que sur le transept et le chevet, le dispositif a été allégé par mise en place d’une volige. Les tuiles qui le pouvaient ont été récupérées.

Remplacement de chevrons.
Charpente après restauration.
Réfection de la couverture en tuiles « canal ».

Edifice

Principales époques de constructionNef romane : 12ième siècle. Nef gothique : 13ième au 16ième siècles. Nef baroque : 17ième siècle.
ProtectionsClassement MH. Cathédrale : par liste de 1840. Cloître : par liste de 1875.

Mission confiée

AgenceSud/ Sud-Est Architectures – François Botton, acmh
Étendue et dateAVP, DAT, PRO-DCE, RAO (2016-17).

Etudes

CommanditaireDRAC PACA
CaractéristiquesMission de maîtrise d’œuvre.

Chantier

Maîtrise d’ouvrageDRAC PACA
Maîtrise d’œuvreSud/ Sud-Est Architectures. Cabinet Tinchant (sous-traitant).
Date et duréeTF : janvier 2018 à mars 2019 (14 mois). TC :  juin 2019 à août 2020 (14 mois).
CaractéristiquesIntervention en centre-ville et en site occupé.
EntreprisesLot 1 – Installation de chantier/ Échafaudages/ Charpente/ Couverture-zinguerie : Les métiers du bois. Lot 2 – Maçonnerie/ Pierre de taille : Entreprise Vivian. Lot 3 – Sculpture : Bouvier. Lot 4 – Vitraux/ Serrurerie : Thomas Vitraux
Montant travaux1,5 M€ HT