Hôtel Dieu de Carpentras (84)

Restauration des espaces remarquables

Joyau de l’architecture hospitalière du XVIIIe siècle

En faisant construire l’Hôtel-Dieu à partir de 1750, Malachie d’Inguimbert transforma les multiples œuvres de charité de Carpentras, en une structure organisée et centralisée, dans des bâtiments adaptés. Carpentras était alors Évêché et capitale du Comtat Venaissin, enclave pontificale dans le Royaume de France. Les plans-projets furent réalisés par l’architecte Antoine D’Alleman. L’Hôtel-Dieu est conçu selon un plan en damier autour de la cour d’honneur centrale. En 1761, les premiers malades furent transférés depuis l’ancien hôpital jusqu’aux nouveaux bâtiments.

Joyau de l’architecture hospitalière du 18e siècle, l’Hôtel-Dieu est classé au titre des monuments historiques en 1862. Après une longue période d’adaptation des bâtiments aux exigences de la médecine et du confort moderne, l’institution décide dans les années 2000-2002, de déménager l’ensemble des services hospitaliers dans un nouveau bâtiment à l’extérieur de la ville. Dès 2011, la ville lance le projet de restructuration de l’Hôtel-Dieu en pôle culturel. Il regroupe une bibliothèque-médiathèque, un musée et des espaces communs rassemblant les espaces historiques (chapelle, pharmacie, escalier d’honneur, salle du conseil et annexes).

Etude de diagnostic en vue de la restauration des espaces remarquables

C’est précisément sur les espaces remarquables qu’une étude de diagnostic a été réalisée en 2019, étant donné leur état de conservation parfois médiocre.

La chapelle, de plan rectangulaire non-orienté, se caractérise par ses décors et le travail de stéréotomie de ses voûtes. Les parements en pierre de taille de la chapelle se structurent autour d’arcades, des pilastres en marbre « portant » entablement et des décors finement sculptés. L’ensemble des voûtes sont caractéristiques de « l’école d’Avignon du 18e siècle. Les constructeurs ont traité l’appareil comme une mosaïque : le plan de l’appareillage n’est plus en rapport avec la forme de l’intrados. On y retrouve des voûtes d’arête double, des voûtes plates et des voûtes en pendentif, appareillées sur plan en éventail.

La pharmacie conserve son mobilier et ses lambris d’origine dans leur disposition du 18e siècle. Cet ensemble est aussi complet et riche que ceux des hospices de Troyes, de Saint-Denis ou de Beaune. Les peintures y figurant sont attribuées au peintre Joseph Siffrein Duplessis (1725-1802), artiste natif de Carpentras.

L’escalier d’honneur, véritable chef-d’œuvre est de type suspendu à l’impériale et à double révolution. Les volées latérales et le palier de l’étage reposent sur une voûte en demi-berceau, gauchie, avec des retours en arc de cloître et des lunettes.

Dans le cadre de cette étude, nous avons réalisé diverses investigations spécifiques : fenêtres stratigraphiques et essais de nettoyage, analyses de laboratoire (caractérisation de sels dans les maçonneries, mesure de l’humidité et l’analyse de fragments de peintures), diagnostic parasitaire des décors en bois et mobilier de la pharmacie, diagnostic des vitraux de la cage de l’escalier monumental.

Edifice

Localisation	Département du Vaucluse (84)
Date de construction	1750-1769.
Commanditaire	L’évêque Malachie d’Inguimbert
Maîtrise d’œuvre	Antoine d’Alleman, Jean-Baptiste Lambertin, Jean-Pierre Teissier.
Caractéristique	Architecture hospitalière.
Protection	Classement MH par liste de 1862.

Mission confiée

Agence	Sud/ Sud-Est Architectures – François Botton, acmh
Étendue et date	Étude de diagnostic (2019).

Etude

Commanditaire	Citadis/ Ville de Carpentras
Caractéristiques	Étude de diagnostic dans le cadre du projet de réaffectation de l’édifice en pôle culturel.
Estimation prévisionnelle	1,2 M€ HT.
Intervenants extérieurs	SINOPIA : sondages stratigraphiques sur décors peints et analyse de laboratoire. EPRHA : diagnostic parasitaire de décors bois. Thomas Vitraux : diagnostic sur les vitraux.