Galerie de Paléontologie et d’Anatomie Comparée à Paris

Restauration du clos et couvert du pavillon Est et de la nef

Une galerie de verre, de fer et de lumière

Située aux abords de la Seine et à l’entrée du jardin des plantes de Paris, la Galerie de Paléontologie et d’Anatomie Comparée a été construite entre 1892 et 1898. Elle est l’œuvre de l’Architecte en chef du Muséum, Ferdinand DUTERT (1845-1906), également auteur de la galerie des machines lors de l’Exposition universelle de 1889. Longue de 80 mètres, la galerie aurait dû être prolongée pour atteindre les 320 mètres. Le projet initial définitivement abandonné, en 1958-1959, l’édifice est parachevé par un pavillon, faisant pendant au pavillon d’entrée.

Son architecture et ses décors se révèlent de plusieurs tendances. Architecture de verre, de fer et de lumière, les structures porteuses des planchers, plafonds et coursives sont apparentes. Elle met en avant un art rationnel basé sur l’aspect constructif. Également, architecture épurée, les façades présentent une alternance de maçonnerie de briques et de pierres de taille, débarrassées de toute lourdeur antiquisante. Ensuite, architecture de l’art nouveau, les grilles de défense et les garde-corps des escaliers et mezzanines proposent une dentelle de fer qui copie ou stylise les éléments de la nature. Enfin, décors alternants entre avant-gardisme et académisme, les sculptures placées aux façades représentant les 3 règnes de la nature. Elles sont à l’époque achetées par le bureau des travaux d’Art (Beaux-arts). Elles relèvent d’artistes représentant tour à tour, l’art officiel de la Troisième République et un art porteur d’une modernité soucieuse de ruptures.

La galerie de Paléontologie et d’Anatomie Comparée est classée au titre des Monuments Historiques depuis 1993.

Une mise hors d’eau de la galerie et de ses collections

Le clos et couvert de la galerie de paléontologie et d’anatomie comparée a fait l’objet de deux opérations successives pour sa remise en état. On y notait de nombreuses infiltrations d’eau aux niveaux des verrières et des maçonneries. On y constatait la chute de divers matériaux en façades. L’état précaire du bâtiment menaçait la conservation des collections et la sécurité des personnes.

La première opération a concerné la restauration du clos et couvert du pavillon Est de la galerie. Les études ont débuté en 2012 et le chantier s’est déroulé entre 2014 et 2016. La seconde, s’est attaché à la réfection partielle et la mise en sécurité du clos et couvert de la nef. Les études ont démarré en 2017 et le chantier s’est étalé entre 2019 et 2022. Les espaces du musée sont restés ouverts pendant les chantiers successifs.

En façade, les travaux ont porté sur le nettoyage et la réparation des maçonneries. De plus, ils ont permis de remettre en état les menuiseries métalliques d’origine conservées. Les travaux ont également rendu possible la restauration des décors. En outre, ils ont remis à neuf les circuits d’eaux pluviales : chéneaux et descentes.

Restauration des maçonneries et sculptures des façades.
Une restauration différentiée des couvertures

Pour les couvertures du pavillon Est et de son dôme, une restauration complète a été entreprise. Tout d’abord, les travaux ont permis de reprendre à neuf les couvertures en ardoise. Ensuite, ils ont amélioré la thermique du bâtiment par la mise en place d’une isolation thermique, soit sous la couverture, soit sur le plancher du comble du dôme. De plus, les travaux ont porté sur le décapage et la remise en peinture des charpentes métalliques. Ils ont permis de renforcer les verrières et des vitrages feuilletés sont venus les équiper. En outre, ils ont porté sur l’amélioration et l’ajout de cheminements de maintenance.

Pour ce qui est des couvertures de la nef, seule une réfection partielle et mise en sécurité a été engagée, étant donné les futurs aménagements intérieurs et leurs installations techniques dans les combles. Dans ce cadre, les travaux ont porté sur la révision des couvertures en ardoise et le remplacement des vitrages de la grande verrière.

Restauration des couvertures en ardoise, des verrières et des charpentes métalliques.

Mise en valeur des décors métalliques

La galerie de paléontologie et d’anatomie comparée comporte plusieurs décors métalliques. Premièrement, des fontes décoratives dissimulent les chéneaux. Ils représentent une alternance de 3 insectes (abeille, scarabée, papillon) et des bouquets de coquelicots. Ces derniers ont pour particularité de prolonger le décor en pierre situé au-delà de la corniche. Ces fontes, qui s’étaient oxydées, ont retrouvé leur teinte « pierre » permettant de retrouver la continuité visuelle originelle.

Ensuite, des descentes d’eau pluviale en fonte qui comportent des cannelures droites et torsadées. Le zinc avait remplacé la fonte sur de nombreuses portions de descentes d’eau. Les travaux ont rendu possible la restauration des fontes encore en place et la création de fonte recomposées à l’identique pour les lacunes.

La restauration du dôme du pavillon Est a permis également de restituer la crête de faîtage qui avait disparu entre les deux épis de faîtage.

Enfin, les travaux ont porté sur la restauration des quatre sculptures monumentales en bronze situées sur les façades de la nef. Ces quatre hauts-reliefs représentent : le dressage du cheval ou cheval sauvage attaqué par deux naturels d’un pays exotique de Laurent Honoré Marqueste, les Nubiens ou les chasseurs d’alligators de Louis- Ernest Barrias, les chasseurs d’aigles de Jules Félix Coutan, l’homme de l’âge de pierre luttant avec un ours d’Emmanuel Frémiet.

Restauration des fontes décoratives placées devant les chéneaux. Sculpture monumentale en bronze (avant restauration). Restitution de la crête de faîtage.

Edifice

Date de construction1893-1896
ArchitecteFerdinand Dutert
CaractéristiquesRationalisme constructif, art nouveau
ProtectionClassement MH du 24 mars 1983

Mission confiée

AgenceSud/ Sud-Est Architectures – François Botton, acmh
Étendue et dateRestauration du clos et couvert du pavillon Est : APS, APD, DAT, PRO, DCE, RAO, suivi de chantier (2012-2016). Réfection partielle et mise en sécurité du clos et couvert de la nef : Étude d’évaluation, AVP, DAT, PRO-DCE, RAO, suivi de chantier (2017-2021).

Etudes

CommanditaireMuséum National d’Histoire Naturelle.
CaractéristiqueMission de maîtrise d’œuvre.
Intervenants extérieursA-Corros : étude des sculptures en bronze. Atelier H. Chevalier : étude des décors et sculptures en pierre.

Chantiers

Maîtrise d’ouvrageMuséum National d’Histoire Naturelle.
Maîtrise d’œuvreSud/ Sud-Est Architectures. Cabinet Votruba (sous-traitant).
Date et duréeRestauration du clos et couvert du pavillon Est : Novembre 2014 à mai 2016 (18 mois) Réfection partielle et mise en sécurité du clos et couvert de la nef : Novembre 2019 à janvier 2022 (26 mois)
Montant des travauxRestauration du clos et couvert du pavillon Est : 2 M€ HT Réfection partielle et mise en sécurité du clos et couvert de la nef : 4,1 M€ HT
EntreprisesRestauration du clos et couvert du pavillon Est : Lot 1 – Maçonnerie/ Pierre de taille : Entreprise Degaine. Lot 2 – Sculpture : Ateliers Mainponte. Lot 3 – Charpente métallique/ Serrurerie : Gpt. Baudin-Chateauneuf / Dumanois / Lassarat. Lot 4 – Couverture/ Zinguerie : Entreprise UTB. Réfection partielle et mise en sécurité du clos et couvert de la nef : Lot 1 – Maçonnerie/ Pierre de taille : Entreprise Degaine. Lot 2 – Sculpture pierre : Entreprise Tollis. Lot 3 – Sculpture bronze : Entreprise Socra. Lot 4 – Serrurerie/ Métallerie : Entreprise Dumanois. Lot 5 – Couverture- Zinguerie : Entreprise UTB
CaractéristiqueIntervention en site occupé.